Hommage à Claude Lorius #4 avril 2023

Claude Lorius a longtemps dirigé le Laboratoire de glaciologie de Grenoble, aujourd’hui Institut des géosciences et de l’environnement de l’UGA à Saint-Martin d’Hères. Il aimait à raconter qu’il a eu l’intuition de lire l’histoire du climat dans les toutes petites bulles d’air prises dans la glace des calottes glaciaires en regardant un glaçon fondre dans son verre de whisky. Claude Lorius, est décédé le 21 mars dernier. Retour sur son parcours et hommage à tous les climatologues, dans la carte blanche de France bleu Isère le 4 avril 2023.

Il était un peu le pionnier des lanceurs d’alerte sur le réchauffement climatique ?

Il s’est éteint à l’âge respectable de 91 ans. Conjonction curieuse, la veille, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) publiait la synthèse de son sixième rapport.

En 1956, Lorius part en Antarctique. Pendant un an, en isolement presque total, il étudie la glace et conçoit comment y lire l’évolution du climat.

Comment lit-on le climat dans la glace ?

Chaque hiver, la neige tombe sur le sol. Bien sûr vous le savez Vanessa, la neige ce sont de tous petits cristaux en étoiles entouré d’air. 

Dans les zones des plus froides de la planète – en particulier la calotte de glace au pôle sud, la neige se tasse progressivement et sous le poids des couches successive, elle se transforme en glace, emprisonnant des petites bulles d’air.

Plus on va profond et plus l’air emprisonné dans les petites bulles date d’une époque ancienne.

On est ainsi capable de remonter à au moins 800 000 ans avant notre ère. Comment fait-on ?

Si on creuse verticalement dans la calotte, on récupère ce qu’on appelle une carotte. En général c’est un très long cylindre d’une dizaine de centimètre de diamètre. 

En analysant la composition des bulles d’air tout au long de la carotte, on collecte des informations précieuses sur les climats du passé.

Rendre hommage à Claude Lorius, c’est rendre hommage à toute une communauté scientifique, nous dites-vous ce matin.

Oui, cette communauté qui accompli un travail de fourmi tant dans les laboratoires que sur les moquettes feutrées des lieux de pouvoir et de diplomatie. Au sein du Giec depuis plus de 30 ans, ils ont fait d’une problématique purement scientifique, une véritable question de société. 

Et vous nous dites qu’ils sont en train aussi, d’en faire une question industrielle.

C’est un peu la seconde révolution des liens entre la société et les sciences du climat, si on peut considérer que la création du Giec était la première révolution. Les climatologues, associés aux météorologues, développent des services climatiques aux entreprise.

Pourquoi faire ?

Imaginez Vanessa : vous voulez investir dans une centrale solaire. Mais qui vous dit que dans 30 ans le coin ne sera pas couvert de nuages du matin au soir ? Ce sont les services climatiques qui vont aider à recherche des solutions durables. 

Donc la première révolution, c’était de passer d’une question de labo à une question politique, la seconde c’est de passer à une question industrielle.

De très beaux défis qu’ont relevé les climatologues en se transformant en « passeurs de science ».

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