La chronique de Mehdi Belmaati, dans Le Miroir des sciences sur Radio Paris-Saclay, le 9 mai 2019
François : Mehdi, Etes-vous bien dans votre cerveau ?
Mehdi : Je dirais oui et pour longtemps encore…. Mais à une condition de connaitre et comprendre le fonctionnement de son cerveau A l’heure d’aujourd’hui, avec toutes les récentes découvertes et celles à venir nous n’avons pas fini d’être surpris par cet organe petit mais fascinant qui siège sous nos têtes.
François : Petit mais pas moins complexe ?
Mehdi : En effet, François c’est l’organe le plus complexe du corps humain voire de l’univers, nous avons près d’une centaine de milliards de neurones rien que ça
François : Autant qu’il y a de galaxies dans notre univers ?
Mehdi : Peut être même plus François, vous savez, depuis maintenant une petite vingtaine d’année on a découvert que le cerveau n’était pas constitué que de neurones mais aussi d’autres cellules cérébrales qui serait 50 fois plus nombreuses d’après certains scientifiques. Ces cellules appelés cellules gliales gliales qui vient du mot glue car on pensait que c’était une sorte de colle, un simple tissu de soutien pour les neurones pas plus que ça. Or, sans les cellules gliales les neurones ne fonctionneraient pas aussi bien.
François : De quoi a besoin le cerveau pour fonctionner ?
Mehdi : Et bien d’eau, d’oxygène et glucose que justement les cellules gliales – dont je vous ai parlé tout a l’heure – vont aller puiser dans le sang pour afin de nourrir les neurones, les protéger mais aussi et surtout faciliter leur communication. Ainsi grâce à cette collaboration neurone-cellule gliale, nous pouvons apprendre et mémoriser, percevoir, être attentif, prendre de décisions, nous adapter… tout ce qui fait notre intelligence
Et c’est pourquoi le cerveau est l’organe du corps le plus consommateur en énergie. 40% ! de l’oxygène du corps et 20% ! du glucose du corps sont consommés par le cerveau. Et l’un ne va pas sans l’autre car sans oxygène, il n’est pas possible de bruler le sucre, le glucose, le seul carburant possible pour le cerveau.
François : Maintenant que l’on sait ce dont a besoin le cerveau, comment fait-on pour être bien et au top dans son cerveau ?
Mehdi : Il faut l’entraîner ! Oui mais encore faut-il l’entrainer dans de bonnes conditions, dans un environnement optimal.
J’entends par environnement la pollution, le bruit, le soleil mais aussi l’environnement cellulaire donc ce que l’on mange, et notre comportement ce que l’on fait, nos modes de pensées, notre gestion du stress, nos relations sociales, se faire plaisir !… Oui ! tout cela a un impact non négligeable sur notre bien être et cela dépend de nos choix, donc de notre cerveau encore une fois.
François : Humm juste de notre cerveau… ?
Exactement ! Notre bien-être et notre cerveau sont intiment liés, du bon fonctionnement de notre cerveau va dépendre notre bien-être physique et mental. Comme le dit l’adage « un esprit sain dans un corps sain » c’est d’autant plus vrai que la science le démontre et le confirme jour après jour.
Il y a un biologiste que j’aime bien, Joel de Rosnay, qui a résumé en 5 facteurs principaux comment l’environnement, nos prises de décisions, notre hygiène de vie peuvent nous influencer jusqu’à modifier l’expression de nos gènes. C’est un domaine de la science assez récent, qui a 20 ans maintenant mais qui révolutionne la biologie, il s’agit de l’épigénétique.
François : L’épigénétique ! qu’est-ce que c’est ?
Mehdi : Alors la génétique c’est l’étude des gènes et l’épi -génétique c’est à un niveau au-dessus ! cad comment vont être utilisés nos gènes par la cellule.
François : Et ça, nous pouvons agir dessus ? Nous pouvons modifier nos propres gènes ??
Mehdi :Non pas nos propres gènes mais leur expression. On peut entre guillemet « allumer ou eteindre » nos gènes.
Joel de Rosnay nous donne une image simple et que je trouve assez parlante, je le cite « le programme que l’on a dans nos smartphones, c’est comme un peu le programme génétique, c’est l’ADN de notre smartphone… mais on peut télécharger des applis et ces appli vont faire en sorte que grâce à ce programme interne, on va pouvoir avoir des fonctionnalités différentes… l’épîgénétique c’est un peu ça, notre programme c’est notre OS, notre ADN et on a des applis qui vont se déclencher en fonction de notre comportement ».
« Ce que nous allons manger, est-ce que nous faisons du sport ou pas, si nous arrivons à manager notre stress ou pas, si nous avons du plaisir de faire ce que nous faisons, et si nous avons une harmonie de notre réseau social, familial et profressionnel, ces cinq éléménts combinés entre eux vont secreter dans notre corps des produits qui vont aller sur l’ADN du noyau et éteindre ou activer son expression ».
Votre commentaire