Nous voici donc plongés dans le climat et ses méandres et qui dit changement climatique, dit biodiversité : je vous propose donc de parler des plantes et plus exactement de la sexualité des plantes à travers le livre « Les plantes ont-elles un sexe? Histoire d’une découverte » de Fleur Daugey. De nos jours, le fait que les plantes qui font partie du monde vivant, ont une sexualité est une connaissance bien acquise. Mais jusqu’à la fin du XVIIème siècle, c’est un sujet qui a fait l’objet de nombreuses controverses notamment entre les hommes d’église et les scientifiques. L’auteure a axé son ouvrage autour de deux questions : « Pourquoi la virginité des plantes a-t-elle été décrétée depuis l’Antiquité et comment la science a-t-elle découvert la vie sexuelle des plantes? ».
Afin de répondre à ces questions, ce livre est composé de cinq chapitres dont le 1er est consacré à présenter les différents modes de reproduction des végétaux, qui vont des mousses aux plantes à fleurs. Et donc ce chapitre est un condensé des films « Autant en emporte le vent » et « Agence Cupidon » de Georges Cukor, et j’ai par exemple appris que la couleur jaune est irrésistible pour les insectes, et je confirme que je ne suis pas un insecte. Ensuite, les trois chapitres suivants couvrent chronologiquement l’Antiquité, le Moyen âge et la période moderne. On y apprend qu’au cours de l’Antiquité, la botanique scientifique a fait ses débuts puisque la pollinisation artificielle par la main de l’humain est connue et décrit. Cependant, les différents scientifiques de l’époque n’aboutissent pas à la conclusion d’une sexualité existante des plantes. En effet, les mythes de l’époque ont véhiculé l’idée d’une virginité du monde végétal. Et en même temps, l’auteure nous explique qu’une symbolique des plantes liée à la sexualité, la fertilité et même à la luxure est bien présente ce qui est en opposition avec la conception avec l’idée d’un mode végétal asexué. Ensuite, le Moyen âge est une période au cours de laquelle la pensée humaine oscille entre chasteté et érotisme en même temps, l’approche scientifique de la botanique qui avait eu des balbutiements à l’Antiquité s’endort. C’est à la période moderne que la preuve de la sexualité des plantes est apportée et plus exactement à la fin du XVIIème siècle, mais celle-ci ne sera pas immédiatement admise. Par ailleurs, cette découverte a été possible grâce à l’invention du microscope. Tout ceci m’évoque un parallèle avec l’admission de l’héliocentrisme. Enfin, le dernier chapitre de l’ouvrage donne un bref aperçu de la perception et de la compréhension de la sexualité des plantes par les civilisations orientales. Et j’y ai appris par exemple que presque 2000 ans avant Linné, Parashara auteur de textes anciens hindous, proposait déjà les bases de la botanique. Outre le sujet du livre qui est très intéressant, ce que j’ai vraiment beaucoup aimé dans cet ouvrage, ce sont les illustrations qui l’agrémentent : elles sont très nombreuses et donnent un aspect bien vivant aux propos tenus par l’auteure. Il y a des photographies de plantes bien évidemment et également de très beaux dessins, de nombreuses reproductions de tableaux et des extraits de textes comme par exemple du « Cantique des cantiques », du « Roman de la rose » et du « Kama sutra ». Pour tous ceux qui veulent en apprendre plus sur la perception du monde végétal à travers les siècles, c’est donc « Les plantes ont-elles un sexe ? histoire d’une découverte » par Fleur Daugey aux éditions Ulmer.
Ecoutez Marie Mirpois :
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